“A la Comédie des Champs-Élysées, ainsi qu'au Studio, nous nous donnons pour mission, au travers du choix du répertoire, du travail avec les comédiens et des propositions de mises en scènes, de créer l'authenticité de la vie dans sa dimension scénique, à l'exclusion de tout cabotinage, en proposant des sujets, des thèmes, des histoires qui puissent passionner, divertir, faire réfléchir, ouvrir la porte à des questions qui nous concernent tous aujourd'hui. ” Michel Fagadau
Un ébranlement de la tradition. Voici comment, en 1913, un parisien aurait pu définir la naissance de ce curieux bâtiment, fruit de l’imagination des Frères Perret, qui abrite aujourd’hui le Théâtre, la Comédie et le Studio des Champs-Élysées. Première structure en béton armé dans une salle de spectacle, imposante façade de marbre blanc aux lignes épurées : l’édifice, véritable incarnation de la Modernité, pare les bords de Seine d’un style Art Déco. Il faut dire que les plus grands ont concouru à en faire un lieu exceptionnel : Lalique, Vuillard, Bourdelle ou encore Roussel ont marqué l’endroit de leur génie. Moderne, la Comédie des Champs-Élysées le sera dès son inauguration en 1913 par Léon Poirier (neveu de Berthe Morisot). Elle révèle en effet son audace dès la fin de la guerre, avec le scandale de la pièce « Le Bœuf sur le Toit » de Jean Cocteau, sous la direction de Jacques Hébertot puis, sous celle de Firmin Gémier, avec la programmation d’auteurs étrangers tels que August Strindberg et sa pièce « Mademoiselle Julie ».